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  • Jocelyne Calas

Premiers gestes de secours


Un animal sauvage en détresse ?

L’est-il vraiment ?


Avant toute chose, observez l’animal et l’environnement durant au moins une bonne dizaine de minutes. Voyez son comportement, a-t-il l’air blessé, est-il en état de choc, y a-t-il des prédateurs ou autres dangers potentiels, d’où peut-il venir ?

Analysez le contexte … Certains jeunes peuvent paraître abandonnés alors que les parents ne sont pas loin. Ils sont au ravitaillement ou attendent simplement que vous partiez.


S’il s’agit d’un juvénile, qu’il n’est pas blessé et qu’il n’y a pas de danger immédiat, éloignez-vous … Un peu ... Beaucoup … Tenez compte du sens du vent si c’est un mammifère. Puis attendez de voir si les parents reviennent, ce qui peut être long.


80 % des oiseaux confiés aux centres de sauvegarde sont des oisillons qui n’ont rien à y faire.


De bonnes intentions commettent parfois le pire par manque d’information … Les jeunes sont alors séparés de leurs parents, privés de l’éducation indispensable afin de savoir se nourrir et éviter les prédateurs. Leurs chances de survie se trouvent diminuées et les centres se retrouvent surchargés.


Les jeunes quittent souvent volontairement le nid avant de savoir voler, d’autres y sont incités par les parents qui les privent parfois de nourriture afin de les y obliger.


Ceci est dans l’ordre des choses de leur développement.


Ils entrent alors dans une période d’apprentissage qui peut durer trois semaines. Laps de temps durant lequel les parents continuent de les nourrir jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.


Vous les reconnaîtrez à leurs sautillements au sol, les tentatives de vol et la maladresse dont ils font preuve pour s’agripper aux branches d’un buisson.


Donc, dans la plupart des cas et ceci malgré les apparences, ces jeunes oiseaux n'ont nul besoin d'aide et leurs cris n’ont d’autres raisons que de signaler leur position à leurs parents.

En présence de dangers immédiats (circulation routière, piscine, chat, chien, jeunes enfants, etc.) :

mettez l’oiseau en hauteur, sur une branche, un muret ou un buisson, sans toutefois l’éloigner afin que les parents retrouvent leur rejeton.


Et puis il y a des adultes qui opèrent une parade de distraction, en faisant semblant d’être blessés afin d’attirer les prédateurs loin du nid. C’est le cas du merle, d’oiseaux qui nichent au sol.



Sont en détresse :


Un animal sauvage qui se laisser approcher, un animal nocturne trouvé en plein jour, un martinet trouvé au sol, un hérisson au soleil, un animal visiblement blessé, un oiseau qui ne sautille pas, un oiseau inanimé au pied d’un vitrage, un animal qui attire les mouches.


Un oisillon encore couvert de duvet ou présentant très peu de plumes, est bien entendu tombé trop tôt de son nid. S’il vous est possible de l’y remettre, faites-le après l’avoir bien réchauffé contre vous ou entre vos mains.


La chute peut être volontaire, due à la gêne causée par des parasites dans le nid, le vent, un nid déstabilisé ou tombé, l’expulsion par un coucou.

Là aussi, assurez-vous que les parents s’en occupent en observant à distance. Une absence prolongée de deux heures signifiera leur disparition.



Avant toute intervention


Contactez un centre de sauvegarde qui vous indiquera la marche à suivre car les aides diffèrent selon les espèces et les âges. Vous pourriez peut-être le sauver mais lui assurer viabilité et santé est tout autre chose.


Imaginez qu’un oisillon entièrement couvert de duvet, devra être alimenté toutes les 30 minutes. Cela du lever au coucher du soleil tout en variant le régime.


Le stress est la première cause de mortalité ...

Dans 20% des cas, l'animal meurt littéralement de peur avant d’être pris en charge.

  • Retrouvez votre calme, soyez doux et posé.

  • Tout animal que vous récupérez, devra être installé dans un carton.

  • Ne l’exhibez pas, ne le manipulez plus et souvenez-vous qu’il s’agit d’un animal sauvage en proie à un grand très stress.

  • Plus vous le laissez tranquille et mieux ce sera … Les enfants comprennent très bien cela lorsque l’on prend le temps de le leur expliquer.

  • Donc, pas d’exhibition, de shooting photos, de longs discours, de cris, etc.


Eviter l’hypothermie en ne donnant jamais à boire ou à manger tant que l’animal n’a pas été réchauffé durablement.



Secourir un animal qui pourrait vous blesser


Attention aux serres des rapaces, aux coups de bec des échassiers, aux crocs et aux griffes des carnassiers, aux griffes des lièvres et des écureuils, aux morsures de chauve-souris.

Les lièvres se débattent, faites attention à la chute qui leur briserait les os.


Il vous faudra les envelopper dans une couverture ou un tissu épais.


L’idéal est de recouvrir entièrement l’animal, tête et pattes comprises. Positionnez-vous derrière lui, tant que faire se peut et placez le haut de la serviette sur sa tête, l’obscurité sous la couverture atténuera son stress, vous mettra en sécurité et facilitera son transport.


Portez des gants et autres protections adaptées (lunette, blouson) en fonction de l’animal à secourir.


Approchez doucement sans oublier qu’il a peur de vous.


Limitez au maximum les manipulations, examiner le brièvement pour rechercher d’éventuelles blessures et parasites.


Face à un mammifère incontrôlable et potentiellement dangereux, mieux vaut prévenir les services d’urgence en appelant le 112.



Pour un oiseau de petite taille qui tient dans votre main :


soyez doux mais ferme afin qu’il ne se blesse en se débattant. Si vous êtes droitier, tenez-le dans votre main gauche.


Placez-le de sorte que sa tête se place entre votre index et le majeur. Le reste de vos doigts s’enroulent autour de chaque aile. Les oiseaux de taille moyenne seront tenus avec les deux mains, l’une sur chaque aile.


Voyez sa poitrine (sternum) : elle doit être bien en chair et arrondie de chaque côté. Si elle est très pointue, cela signifie que l’oiseau meurt de faim et qu’il doit être alimenté et hydraté d’urgence.


Ses ailes doivent rester bien appliqué au corps. Ne fermez jamais son bec de force.


Evaluer l’âge d’un oiseau nidicole, c’est-à-dire né nu et aveugle (comme la plupart des passereaux) :

  • Moins de sept jours : nu avec les yeux fermés. Laissons la sélection naturelle s'opérer car n’ayant aucune chance, mieux vaut qu’il nourrisse les petits d’un prédateur.

  • Vers 12 à 14 jours : les yeux ouverts et les plumes ne sont pas encore totalement développées.

  • Vers 15 à 25 jours : il est pratiquement ou totalement plumé, les coins du bec bien jaune et maladroit.

  • Vers 25 à 34 jours : il peut voler et s’alimenter seul.

Entre 35 et 50 jours, il peut encore être dépendant de ses parents pour la nourriture bien que son plumage soit complet. Seule la queue est plus courte que celle des adultes.


Prenez un carton à sa taille

  • Plus il pourra se déplacer à l’intérieur et plus il risquera de se blesser.

  • N’utilisez pas de cage pour les oiseaux car ils s’y blesseraient.

  • Faites des trous d’aération, mettez un journal au fond.

  • Puis une bouillotte à 34°C ou une bouteille. Isolez avec un linge épais (qui ne s’effiloche pas) car il ne s’agit de l’ébouillanter.



Une source de chaleur est indispensable


Tout animal faible ou en état de choc a tendance à tomber en hypothermie, ce qui peut s’avérer fatal.

· Surtout pas de paille car c’est dangereux pour les yeux.

  • Les mammifères apprécieront des serviettes ou une couverture pour se cacher.

  • Maintenez la température.

  • Couvrez le carton d’un linge fin et respirant si l’animal est blessé car il va attirer les mouches qui viendront y pondre leurs œufs.



Si vous ne l’emmenez pas de suite au centre de soins


Installez-le au chaud en intérieur, au calme et dans l’obscurité tout en bloquant le haut du carton.

  • Ne le mettez surtout pas au soleil.


Réhydrater en attente de rejoindre le centre :


Ne réhydratez l'animal qu'après l'avoir durablement réchauffé.

1 réchauffer, 2 réhydrater avec de l'eau non froide.


Pour vérifier le degré de déshydratation :

  • l’intérieur du bec doit être humide.

  • Si la peau est rougeâtre, il est déshydraté.

  • Lorsque l’on soulève doucement la peau du dos ou du cou de n’importe quel animal, elle doit retrouver sa position initiale lorsque vous la lâchez.

Pour un oiseau :

Ne donnez jamais d’eau directement dans le bec : vous pourriez le noyer ou provoquer une pneumonie. Ne le tenez pas sur le dos pour l’hydrater ou le nourrir. Présentez lui l'eau à la commissure du bec avec une pipette, le bout d'un linge ou un coton tige. N’essayez surtout pas de le forcer ou de viser une goutte alors qu’il ouvre le bec.


Pour un jeune mammifère aux yeux fermés : fabriquer un réhydratant système D (dans 50 cl d'eau tiède dissoudre 1cuillère à café de sel et deux de sucre) proposer à la seringue toute les deux heures sans jamais le forcer.


Oisillon en plume ou en duvet et jeune mammifère aux yeux ouverts : ne laissez pas d’eau dans le carton car s’il se mouille il risque l'hypothermie.



Nourrir en attente de rejoindre le centre :

Jamais de lait ou de pain.


Oisillon plumé : vers blancs de farine, viande hachée de bœuf maigre, du foie cru ou encore la pâtée pour insectivores (sans céréales !). La pâtée pour chat ou chien leur donne la diarrhée et les croquettes trop salées)



Quelques cas :


Martinet au sol et non blessé

Un martinet posé au sol ne pourra prendre son envol seul. La longueur de ses ailes et la petitesse de ses pattes le lui empêchent.

Il a assurément besoin d'un coup de main!

faites le d'un endroit en hauteur et dégagé.

Avant de le ramasser, assurez-vous qu’il tient convenablement ses ailes.



Blessure causée par un mammifère :

l’oiseau doit être conduit très rapidement dans un centre de sauvegarde car des bactéries présentent dans la gueule de l’agresseur, provoquent souvent une septicémie et la mort en 48 heures.



Oiseau malade au poste de nourrissage :

il s’anime peu, voire reste même immobile à la mangeoire avant de mourir.


La salmonellose aviaire contamine mangeoires et graines, l’épidémie se répand aux autres oiseaux. Les animaux domestiques y sont également sensibles et peuvent transmettre la bactérie à l'humain. (fièvre et symptômes de gastro-entérite).


Les postes de nourrissage et les abreuvoirs doivent être désinfectés régulièrement et les graines à l’abri de l’humidité.


Mettez des gants, désinfectez les mangeoires, jetez les aliments qu’elles contenaient, nettoyez toute trace de fiente, ramassez les graines au sol et cessez temporairement le nourrissage.



Oiseau choqué par une collision :

une vitre par exemple, ce qui arrive souvent au printemps.


Si l’oiseau saigne du bec ou si ses pupilles sont dilatées, il aura besoin d’une assistance médicale rapide.

Les collisions en plein vol ne sont pas anodines. Les traumatismes crâniens sont en général mortels, les fractures et les luxations de l’aile nécessitent aussi des soins appropriés.


S’il est Ko, la première chose à faire est de le mettre au calme et à l’abri afin de lui éviter toute source de stress supplémentaire. Vous pouvez utiliser un carton comme expliqué plus haut. Ne donnez ni à boire, ni à manger.


Au bout de quelques heures ouvrez la boite en extérieur à proximité du lieu où vous l’avez trouvé en espérant qu’il s’envole. Le cas contraire, contactez le centre.


Il vous faudra d’une façon ou d’une autre supprimer l’effet miroir :

par exemple par la pose de voilages blancs, de stores clairs ou de moustiquaires. Ou encore des stickers anticollision, des bandes autocollantes verticales, d'une largeur minimum de 5 mm avec un espacement de 10 cm maximum ou horizontales d'une largeur de 3 mm avec un espacement de 5 cm maximum.


sachez qu'une mangeoire installée entre 1 et 10 mètres d’une vitre aura un effet miroir. Cette position est donc dangereuse pour les oiseaux.




Hérisson


Les premiers gestes sont les mêmes : observer, sécuriser, l’examiner brièvement pour rechercher d’éventuelles blessures et parasites et le réchauffer durablement.


Si son état nécessite d’être capturé, assurez-vous qu’il ne s’agit pas d’une femelle car vous condamneriez toute la portée en emportant seulement la mère.

  • Mettez des gants.

  • Tant que possible, pesez-le avant d’appeler le centre de soins et voyez si les yeux sont enfoncés ou saillants.

  • Installez-le dans le carton.

  • Même par forte chaleur, couvrez le d’une polaire en plus de la bouillotte au fond du carton et de la serviette sur la boulotte.

  • Maintenez la température entre 25 et 28°.

  • Couvrez systématiquement le carton d’un linge fin et respirant car il va attirer les mouches. Leurs œufs deviendront rapidement des asticots qui le dévorerent vivant !


Si vous devez le garder une nuit, que n’avez pu joindre le centre ou l’emmener chez un vétérinaire :


Seulement à partir du moment où il aura bien été réchauffé, vous pourrez :

  1. Tout d'abord le réhydrater avec un mélange d’une tasse à café d’eau, une cuillère à café de sucre ou de miel et 5 pincées de sel. S’il est autonome donnez lui dans une coupelle basse de préférence en terre cuite car si le récipient est trop léger il va tout renverser.

  2. Nettoyez les plaies avec de la Bétadine diluée (1 volume pour 9 d’eau).

  3. Vérifier la présence de parasite : tics, œufs de mouches, asticots.

S’il y a des œufs ou des asticots, (souvent dans les endroits humides : yeux, gueule, anus et les blessures) : vous pouvez les retirez avec une pince à épiler mais il faut absolument l’emmener de toute urgence au centre de soins, il suffit de quelques heures aux œufs pour devenir des asticots !


Tiques : les enlever avec un crochet à tiques en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

  • Blessure à l’œil, nettoyez avec du sérum physiologique.


La toux indique une infestation de vers pulmonaires et nécessite une prise en charge rapide.



S’il est en état de s’alimenter :


Pour un adulte : de la viande hachée, des vers de farine, de la pâtée pour chat de préférence au poulet ou à défaut des croquettes (attention aux triangulaires qui peuvent rester coincées dans sa bouche).

Egalement des noix ou noisettes concassées très finement avec de tout petit bout d’abricots secs réhydratés, du miel et du fromage de chèvre frais (jamais sec).


Pour un bébé : pâtée pour chat délayée dans de l’eau.


Sachez qu’un hérisson sorti pendant la journée aura certainement des œufs de mouches et des asticots, c'est l’une des pires choses qui puisse lui arriver car il risque de se faire dévorer vivant de l’intérieur. Aussi remettez-le au plus vite entre les mains de professionnels.



En résumé


Assurez-vous que l’animal ait réellement besoin de votre aide. Dans ce cas soyez le relais vers le centre de soins spécialisé qui saura le prendre en charge.


  • 1 réchauffer et conserver la température.

  • 2 réhydrater s'il l’accepte, le maintenir au calme et dans l’obscurité.


Tenez compte du fait que c’est un animal sauvage en plein stress et qui souffre peut-être.


Enfin, désinfectez-vous les mains, ainsi que les ustensiles et tissus avec lesquels il aura été en contact.


Merci pour eux.



Légalité

il est interdit en France de recueillir un animal, même pour le soigner. Cependant une dérogation autorise de le transporter dans les meilleurs délais vers un centre de sauvegarde de la faune sauvage. arrêté du 10 août 2004



Les centres à contacter :

Carte des centres en Europe (Wildlife Rescue Union) : https://www.w-r-u.org/liste-des-centres


Animaux marins :

Numéro d'urgence en mer : 196



Terminons par un triste fait d’actualité






Article rédigé par Jocelyne Calas, conceptrice d'espaces verts

& conseillère en biodiversité.

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